Suréquipée

 

Auteur : Grégoire Courtois 
Éditeur : Folio SF (Gallimard)
Genres : Thriller / Science-fiction
Date de parution : 6 avril 2017
Nombre de pages : 176
Prix : 6,60 €

 

 

• Résumé

Dans un futur proche, les voitures ne sont plus de simples objets mécaniques, elles sont devenues organiques. La BlackJag est le premier modèle de ce nouveau concept révolutionnaire. Elle est composée de peau, de poils, peut rugir et ronronner mais elle possède aussi un sens de la vue. Un des premiers modèles de la BlackJag revient au laboratoire du professeur Fransen, l’ingénieur à la tête du projet pour lui poser des questions. En effet, son propriétaire, Antoine Donnat a disparu et sa voiture est la dernière à l’avoir vue. Fransen et l’huissier Klein vont interroger la mémoire synthétique de la BlackJag afin de découvrir ce qu’il s’est passé.

• Avis

L’auteur ne choisit pas de se concentrer sur la voiture par hasard. De nos jours, c’est plus qu’un objet de notre quotidien. Les voitures doivent plaire, avoir un design toujours plus recherché et toujours davantage d’options pour plus de confort et de sécurité. Les publicités automobiles le démontrent très bien : recherche de sensations et plaisir de conduire. Grégoire Courtois reprend cette idée tout en l’extrapolant. Le point fort de ce roman réside dans sa narration puisque tout le récit se déroule selon le point de vue de la voiture et sa mémoire synthétique. Par ce biais, l’auteur raconte l’histoire de la famille Donnat et celle du véhicule tout en développant une relation qui semble devenir de plus en plus malsaine tout au long du récit. Il ne se met pas de limites, ce qui permet de bousculer et d’interroger le lecteur. La BlackJag ne nous apparaît jamais vraiment comme une voiture, le lecteur l’identifie directement comme le personnage principal du récit.
Outre cette relation, l’auteur n’hésite pas à dénoncer le comportement des constructeurs automobiles. Fransen est un ingénieur qui n’a pas d’éthique, dont la question ne l’intéresse pas tellement et qui cherche avant tout à faire du profit.

Pour finir, j’ai beaucoup aimé les réflexions de l’auteur autour de l’intelligence artificielle. La voiture est dotée d’une intelligence mais ne va-t-elle pas petit à petit développer une conscience ? De ce fait, peut-on être sûr de sa partialité et quel crédit peut-on alors donner à sa mémoire synthétique ?
Le twist final est parfaitement amené et conclu ce roman en apothéose. Cette lecture a été un petit coup de cœur pour ma part.

Hati